Jacques Saraben sait photographier la beauté glauque des boues moirées des lagunes, saisir le mystère des moiteurs ambigües du limon des marais et la magie de la mouvance du sable des plages, il sait surprendre le temps de ces fulgurances liquides l'espace d'une vague aux reflets azurés, surprendre l'embrasement du lac au crépuscule, retenir ces visions éclaboussées et éphémères aussitôt englouties, mais fixées à jamais par l'artiste, avec une libellule à l'hémistiche.
Michel TESTUT
Sophie CATTOIRE( article du reportage, http://www.albuga.info )
Saisis l'insaisissable
Cultive l'éphémère
Et regarde la vie faire des ronds dans l'eau
Pierre GONTHIER
Le veilleur de lumière
" L'oeil est formé par la lumière, pour la lumière ", dit Goethe dans son introduction au Traité des couleurs.
Cette définition grandiose, qui remet en cause l'origine de la matière telle qu'elle nous est présentée aujourd'hui, s'applique merveilleusement à Jacques Saraben.
Son art est l'action d'atteindre une image de l'univers qui est en nous, enfouie, oubliée, et de la faire apparaître. La volonté qui s'y attache est la plus spirituelle qui soit. Lorsqu'on est devant une photographie ou un tableau de Jacques Saraben, on peut ressentir ce jeu de la lumière et des ténèbres qui est l'essence de notre pensée. Cette dualité, que l'on retrouve entre chaleur et froideur dans notre âme, entre légèreté et pesanteur dans notre corps, est également présente, derrière l'esprit premier.
Les formes viennent de la couleur. Dans cet espace à deux dimensions qu'est la peinture, les artistes de la Renaissance, développant une individualité naissante, ont voulu inclure le monde spatial dans lequel ils s'affirmaien. la perspective, avec ses points de fuite, ramène le tableau à une matérialité. Chez Jacques Saraben, la matière n'est que l'apparence d'un monde plus large, plus subtil, où terre, eau, air et feu s'allient aux éthers de lumière, de son, de vie. La seule perspective voulue semble être celle des couleurs. Les bleus et les violets nous ouvrent les lointains. Les rouges éclatent à notre visage, les jaunes nous caressent comme des rayons.
" Que ce bloc de marbre me donne sa sculpture" disait Michel-Ange.
Que ce ciel, que cette rivière, que ce bois, que cette pierre, et cette lumière sur eux me donne mon tableau pourrait dire Jacques Saraben.
Et le miracle s'accomplit.
Catherine GUILLERY, poète, conférencière, auteur de pièces de théâtre
Vice-présidente des Amis de la Poésie, Bergerac
Secrétaire de l'Académie des Lettres et des Arts du Périgord
Grand Prix Littéraire du Périgord 2011
La demoiselle
A balancelle
La frêle fiancée
Du vent
Pierre GONTHIER
Nourri de la pierre
Impassible
Près du flot qui gronde
Et va
L'arbre vit sa vie
Fragile
Et belle
Pierre GONTHIER
Amazone, Orénoque, Louisiane
L'esprit s'invente des mangroves
Mais des barques sont là qui rassurent
Pierre GONTHIER